1642 – Saint-Estève/ Sant Esteve del Monestir – Louis XIII

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C’est à partir du XI ème siècle que l’ancienne Agusa (forme catalanisée du nom Romain Acutianum), prendra le nom de son abbaye dédiée à Sant Esteve.

En l’occurrence Esteve en Catalan et Etienne en Français, proviennent du Grec Stephanos, qui signifie couronne.

La localité s’appellera dés lors Sant Estève d’Agusa, puis Sant Estève del Monastir dès le début du XII ème siècle.

A partir du début du XI ème siècle , le monastère était possession du Comte de Besalú Bernat Tallafero , puis passa au domaine Royal sous Jaume II de Mallorca, à la fin du XIII ème .

Après une très longue période au cours de laquelle la seigneurie se transmet à diverses familles, ce sont les maisons des Sant Marçal et du Marquis de Blanes qui en firent l’acquisition vers le milieu du XVIII ème siècle; Ils la conservèrent jusqu’à la révolution.

L’église de Sant Estève (ancienne Sant Estève d’Agusa ) est un remarquable édifice roman de trois nefs, des XI ème et XII ème siècles, et qui n’à subi que peu de modifications.

La conserverie désaffectée qui commercialisait ses produits sous la marque «Saint Mamet» s’était installée sur le site de l’ancienne église Sant Mamet, qui fut convertie en magasin.

Vers 990, l’ancien comté de Cerdagne fut partagé entre deux fils du comte Oliba : l’un reçut le comté de Cerdagne avec le Conflent ; l’autre prit le titre de « comte de Besalu » et eut, outre ce pays, le Fenollet, le Vallespir et toute la haute plaine du Roussillon, depuis Ille jusqu’à Saint-Féliu et Baho, jusqu’à Saint-Estève.

La première mention de Saint-Estève concerne son monastère bénédictin, cité en 843, dont on ne sait pas grand-chose mais qui paraît s’être transformé en prieuré deux ou trois siècles plus tard. Le monastère s’est édifié sur une petite butte, tandis qu’un village existait sans doute en contrebas : c’est ce qui ressort d’un texte daté de 955, évoquant le cenobium S. Stephani supervilla Aguzano. Le même texte nous indique que l’abbé vient d’acquérir de l’évêque d’Elne l’église et l’alleu de Saint-Mamet, en échange de possessions à Saint-Cyprien et Toulouges.

Au XIe siècle, Saint-Estève appartient aux comtes de Besalú et possède apparemment un château, cité en 1074. S’agit-il d’un vrai château ou d’une enceinte fortifée, difficile à dire. Par contre, on voit clairement en s’y promenant que le village possédait une cellera, enceinte où les habitants avaient des greniers ou des maisons. À la fin du XIIIe siècle, le village appartient au domaine royal. Il sera par la suite aliéné et changera de mains à de nombreuses reprises. Au XVIIIe siècle, la seigneurie appartenait à la famille Delpas de Saint-Marsal.

La population médiévale était peu importante : 21 feux en 1365, soit entre 80 et 100 habitants environ. En 1515, après les épidémies de peste successives, il ne reste que 5 feux. C’est au XVIIe siècle et surtout XVIIIe que commence l’essor démographique, avec 409 habitants en 1799-1800. L’enquête économique de 1775 montre que la plupart des terres labourables (environ 300 hectares, dont les 2/3 irrigués) appartiennent à des nobles ou assimilés. Les propriétaires les plus pauvres doivent quant à eux se contenter de vignes, qui occupent en tout 180 hectares.

AU XIXe siècle, la population continue d’augmenter, atteignant pour la première fois le chiffre de 1000 habitants en 1856. Puis elle se stabilise entre 1300 et 1400 habitants à partir des années 1880. Au sortir de la Seconde Guerre, on compte 1370 habitants (1946). C’est à partir des années 1960 que les constructions vont se multiplier à Saint-Estève : 1545 habitants en 1962, mais 2589 en 1968 et 5370 en 1975, puis 8492 en 1982. Actuellement, dans l’attente du recensement de 2007, il semble qu’on ait dépassé les 11 000 habitants.

Le lieu et son monastère sont cités pour la première fois en 843 : baselica S. Stephani in loco Acutiano. Ce lieu, appelé dans des textes ultérieurs Aguzano ou Cussana, correspond à un domaine romain ou gallo-romain, le domaine d’Acutius, nom d’homme latin formé sur l’adjectif acutus (= aigu, fin, adroit). On précisera que les prénoms Étienne et Esteve sont identiques, correspondant tous deux au grec Stephanos (= couronné), qui a donné par la suite la forme savante Stéphane. Le village a d’ailleurs failli s’appeler Saint-Étienne, graphie qui apparaît sur la carte de Cassini, mais on a heureusement conservé la forme catalane du prénom.

2 mars 1641
Poussin est nommé 1er peintre du Roi Louis XIII : il obtient la direction générale de tous les ouvrages de peinture et ornements des maisons royales. 

Le siège de Perpignan a duré du 4 novembre 1641 au 9 septembre 1642

581 

Au camp devant Perpignan, 7 juin 1642. 

Je me suis un peu trouvé mal à la messe; mais à cette heure je me porte mieux. 
J'ai envoyé à .Maine et à Montpellier par l'avis des médecins pour savoir si les 
eaux dudit .Maine se portent jusques à .Montpellier, comme on m'a assuré, et, en 
ce cas, j'irai à Béziers, où je les ferai porter, attendant que ceux de Perpignan' 
parlent, ce que je ne crois pas être devant la Saint-Jean". 

Pour les affaires, je m'en remets à ce que M. de Noyers vous en écrira de ma 
part. Songez à votre santé ; pour la mienne % pourvu que je prenne des eaux, 
j'espère qu'elle ira bien. 

Louis. 

582 

29 juin 1642. 

Je ne me trouve jamais que bien de vous voir'. Je me porte beaucoup mieux 
depuis hier et ensuite de la prise de ^L de Bouillon ', qui est un coup de partie. 

J'espère avec l'aide de Dieu que tout ira bien et qu'il me donnera la parfaite 
santé ; c'est à cette tin que je le prie de tout mon cœur. 

Louis. 

Lettre 581. — Archives de Chantilly. 

1. En attendant que la garnison de Perpignan parle de se rendre. — 2. Fête de la Saint-Jean, le 24 juin. 

3. On voit que depuis son départ de Narbonne, Richelieu allait un peu mieux, et que le roi le considérait comme en état d'expédier les affaires avec le secrétaire d'État de la guerre, JM.de Noyers. 

Lettre 582. — Le père Griffet. — Topin.-(CCXLV.) 

I. Louis XIII avait été voir Richelieu la veille, 28 juin, à Tarascon. — 2. Le duc de Bouillon venait d'être arrêté le 23 juin précédent à Casai, capital.- du Montf(.-rrat, i-n Italie. Il était en fuite depuis la bataille de la Mariée. 
Du camp devant Perpignan, 3 juin 1642. 

J'envoie M. de Chavigny ' vous trouver sur le malheur arrivé au maréchal de 
Guiche-; nous avons fait un mémoire des choses qui peuvent se faire là-dessus, 
sur quoi me remettant, je finirai en vous assurant que quelque bruit qu'on 
fasse courir, je vous aime plus que jamais, et qu'il y a trop longtemps que nous 

Lettre 580. — Recueil d'Aubéry, à Paris. — Topin.-(CCXLlV.) 

I. M. de Chavignv, a le jeune » des années précédentes, secrétaire d'État, employé de préférence par Louis XIII pour ses rapports avec le Cardinal. On a vu qu'il avait eu (Quelques moments de défaveur. — 2. Le maréchal Antoine de Gramont. comte de Guiche. commandant l'armée française en Flandre, s'était laissé surprendre par les Espagnols, et battre à Honnecourt prés Cambrai. Cette défaite dans un pays que l'on croyait pacifié, à un moment où le roi et le Cardinal avec les forces vives de la France étaient si loin de Paris, avait eu un retentissement considérable et provoqué un effroi général. 
LETTRES DE LOUIS XIII A RICHELIEU 

579 

Au camp devant Perpignan, 9 mai 1642. 

Mon cousin, étant extrêmement en peine de votre santé', j'envoie Couvron 
pour m'en rapporter des nouvelles ; je voudrais avoir votre mal. je m'en tirerais 
mieux que vous ; si vous avez besoin de M. Bouvard ou de M. Chicot, ou de 
quelque autre chirurgien qui soit ici, je vous l'enverrai aussitôt. 

Ne pouvant faire autre chose, j'adresserai mes prières à Dieu afin qu'il vous 
redonne la santé telle que je la souhaite. 

Louis. 

Lettre 579. — Archives de Chantilly. 

I. Richelieu avait de telles crises que Louis XIII, d"accord avec les médecins, lui conseilla de quitter Narbonne pour changer d'air et prendre un repos relatif. Ce fut une vraie douleur et une grande gêne pour le roi. 









De Narbonne, ce lé avril 1642. 

€ Nos soldats trouvent une quantité de caches dans CoUioui-e. Entre auti-es les Suisses en ont trouvé une qui valait 20,000 livres qui a été répartie à tout le régiment. 

»■ Le régiment d'Effiat, autrement Cinq-Mars, en a trouvé une de 12.000 qui a été partagée de même. De plus il y a quantité de soldats qui en trouvent de petites de tous côtés. 

f. Il fait meilleur vivre dans Tarmée que dans Paris ; tout y est en abondance. 

« Le siège s'avance toujours non pas si vite qu'on espérait, à cause du fossé qui se trouve taillé dans le roc. » 

On avait répandu le bruit d'une grave maladie du Roi et dtf Cardinal. Pour le Cardinal il était impossible de démentir, puisque le fait était exact. Voici pour la santé du Roi : 

8 mai 1642. — » Le Roi s'est trouvé un peu mal, et a gardé quatre jours la chambre ; à cette heure il se porte très bien et a commencé ses exercices ordinaires. 

Les vivres sont en si grande abondance en cette armée que les vivandiers sont contraints d'en remporter, étant à meilleur marché dans ce camp que dans les lieu.K d'où ils les apportent. 

L'ordre y est tel que l'on va dans ce camp et dans les environs, la bourse à la main, sans qu'on ait entendu dire qu'il se soit fait aucun vol. ^ 

Après avoir lu ces nouvelles, on ne pouvait concevoir aucune inquiétude de l'armée du 
Roussillon. 

Nous terminons ici les extraits des articles royaux qui démontrent, comme les lettres, quel soin Louis XIII apportait à toutes choses. 

Louis XIII arriva à Sigean le 21 avril 1642, et y passa la nuit. Une brillante escorte accompagnait le roi : les maréchaux de la Meilleraye, de Brézé, de Schomberg, de la Mothe-Houdancourt, le duc d’Enghien, dans lequel on pressentait déjà le prince de Coudé, le duc de Mortemart, père de madame de Montespan, la royale courtisane, Cinq-Mars et de Thou dont le supplice devait être si prochain, se pressaient autour de Sa Majesté. Dans les derniers rangs de cette cour orgueilleuse se trouvait un jeune homme au maintien modeste, à l’œil vif et perçant, qui devait bientôt éclipser tous ces brillants seigneurs ; c’était Jean-Baptiste Poquelin (Molière), valet de chambre du roi (Les principales fonctions d’un valet de chambre tapissier du roi, par quartier, consistaient à aider le valet de chambre proprement dit à faire le lit de Sa Majesté le matin ; le soir, le valet de chambre tapissier découvrait la couche royale. En outre de ces soins, le valet de chambre tapissier avait en garde, pendant les voyages et aux lieux de séjour de la cour, les meubles de campagne du roi ; ses gages étaient de cent livres par mois, et il mangeait à la table du contrôleur de la bouche. La charge de valet de chambre tapissier s’acquérait moyennant finance, et presque toujours se transmettait de père en fils. Les valets de chambre dépendaient du premier valet de chambre, dont l’emploi, recherché par la plus haute bourgeoisie, était fort supérieur en autorité, en considération et en bénéfices ; mais, à leur tour, les simples valets de chambre se distinguaient des valets du serdeau, chargés de porter la desserte aux offices, des garçons de la chambre et de la garde-robe, des bas officiers des écuries et de la bouche, et, en un mot, de toute la livrée.)

J.-B. Poquelin, le père, était à la tête d’un grand établissement industriel ; il était tapissier ; il avait donc des garçons, des ouvriers, des commis à surveiller, des marchandises à recevoir, des objets confectionnés à livrer, toutes choses qui réclamaient sa continuelle présence. Comment le chef d’un tel établissement aurait-il pu, sans sourciller, sans effroi même, se décidera entreprendre un voyage dont le retour était indéfini, qui l’eût tenu éloigné à plus de deux cent cinquante lieues de Paris et à une époque où les moyens de correspondance étaient excessivement lents ! Voilà la raison dominante qui empêcha Poquelin le père de suivre Louis XIII en Roussillon ; voilà ce qui le décida à se faire remplacer par son fils qui, depuis 1637, avait la survivance de la charge. Celui-ci était jeune ( Jean-Baptiste Poquelin (Molière) naquit à Paris dans la rue Saint-Honoré, près la halle, le 15 janvier 1622 ; son père, d’origine écossaise, était Jean Poquelin, tapissier, et sa mère Marie Cressé, mariés l’un et l’autre depuis neuf mois. Le jeune Jean-Baptiste Poquelin avait donc vingt ans révolus lorsqu’il fit, à la suite du roi, le voyage de Narbonne et la campagne de Roussillon. Il était sorti, en 1640, du collège de Clermont, où il avait fait ses humanités. ), bien appris, désireux de voyager, de voir, de s’instruire et d’observer ; il dut donc accepter cette mission avec empressement. Au reste, le Journal du Voyage de Louis XIII, l’enquête des consuls de Narbonne, lors de l’arrestation de Cinq-Mars en cette ville, le procès-verbal du baron des Yveteaux, chargé de se saisir de M. le Grand, nous paraissent désigner suffisamment le jeune Poquelin, sans toutefois le nommer : ainsi, au moment des perquisitions dirigées dans l’intérieur du palais archiépiscopal de Narbonne où était logé le roi, ce fut un jeune valet de chambre qui fit cacher Cinq-Mars dans un cabinet obscur situé entre la chambre du roi et le salon d’attente. M. le Grand demeura blotti dans cette cachette jusqu’à l’entrée de la nuit ; puis il sortit du palais, et, en définitive, il ne fut arrêté que dans une maison particulière de la ville.

J.-B. Poquelin était rentré à Paris à la suite de la cour dans le mois de juillet 1642

Louis XIII et ses officiers les plus intimes logèrent dans la maison Ferrier, située dans la grand’rue de Sigean ; le service, dont faisait partie le jeune Poquelin, fut hébergé dans une maison voisine occupée ou possédée par Martin-Melchior Dufort, bourgeois de ce lieu. Au retour de Perpignan, le 10 juin 1642, les logements furent distribués de la même manière. 

Louis XIII arrive le 23 avril 1642 établit son quartier général à Saint-Estève, plus exactement à la métairie « d’En Joan Pauques » (actuellement « Mas del Rey, rue Poquelin »

« Sant Esteve del Monestir » de Lucette MARTINAGGI – GERMA à la page 75.

 » Le 10 avril 1642 tout le Roussillon est aux mains des Français sauf Salses et Perpignan. Richelieu quoique malade se déplace, arrive à Narbonne mais ne va pas plus loin. Louis XIII, arrive le 23 avril à St Estève et s’installe à la métairie de Joan Pauques, connue depuis sous le nom de Mas del Rey. Tout ce qui compte en France: noblesse titrée, officiers les plus célèbres, régiments les plus prestigieux, jusqu’aux Mousquetaires du Cardinal, se trouve réuni autour du roi. Pour quelques mois St Estève est capitale et le Conseil y siège….. Le 6 mars 1646, le roi concède des privilèges à Joan Pauques dans la maison ou il fut logé pendant le siège de Perpignan. Le mas démoli et reconstruit en 1828, est appelé Mas del Rey en souvenir de cet épisode. »